Le display programmatique est un levier d’achat média automatisé qui permet de diffuser les bonnes publicités aux bonnes personnes au bon moment, à grande échelle et en temps réel. C’est un véritable game changer pour les annonceurs en quête de performance et de personnalisation.
Et une chose est sûre : en 2024, une stratégie display performante passera nécessairement par une maîtrise des codes du programmatique. Avec l’explosion des données, les progrès de l’IA en marketing digital et l’apparition de nouveaux formats, les possibilités n’ont jamais été aussi vastes pour créer des expériences publicitaires mémorables et sur-mesure.
Mais par où commencer ? Comment tirer le meilleur de ce levier publicitaire ? Dans cet article, nous vous proposons un tour d’horizon complet du display programmatique, son fonctionnement, ses avantages et ses bonnes pratiques. Suivez le guide !
Qu’est-ce que le display programmatique ?
Le display programmatique désigne l’achat et la vente automatisés d’espaces publicitaires en ligne via des plateformes technologiques dédiées. Pour la grande majorité, il s’agit d’un système d’enchères en temps réel où les annonceurs mettent en compétition leurs publicités pour apparaître sur les sites des éditeurs sous formes de bannières statiques, animées ou vidéo.
Le principe est simple : plutôt que d’acheter des emplacements fixés à l’avance, les annonceurs mettent leurs publicités à disposition dans une base de données avec des critères de diffusion. De l’autre côté, les éditeurs mettent en vente leurs espaces publicitaires sur des plateformes automatisées. Lorsqu’un internaute correspondant aux critères de l’annonceur arrive sur la page d’un éditeur, une enchère est déclenchée en temps réel entre tous les annonceurs intéressés. Celui qui propose l’enchère la plus élevée remporte l’emplacement et sa publicité s’affiche instantanément sous les yeux de l’utilisateur. Tout ce processus se déroule en quelques millisecondes pendant le temps de chargement de la page.
L’intérêt du programmatique par rapport aux méthodes traditionnelles d’achat d’espaces est triple :
- Automatisation : terminé le temps des négociations et des achats manuels, les transactions se font automatiquement en fonction de règles prédéfinies.
- Ciblage précis avec la data : le programmatique exploite un grand nombre de données sur les internautes pour cibler précisément les publicités et optimiser les performances avec un plan média plus efficace.
- Optimisation en temps réel : les enchères se déroulent en temps réel à chaque impression, permettant une optimisation continue des campagnes.
En résumé, le display programmatique offre aux annonceurs un moyen plus efficace et rentable de toucher leur audience, tout en apportant aux éditeurs un meilleur remplissage de leurs espaces et une monétisation plus fine de leurs inventaires.
L’écosystème du display programmatique
Les acteurs du programmatique
Le display programmatique repose sur un écosystème complexe composé de plusieurs acteurs technologiques interconnectés.
Voici un aperçu des principaux intervenants :
- Annonceurs : ce sont les marques, entreprises ou institutions qui achètent des espaces publicitaires pour promouvoir leurs produits ou services. Ils définissent les objectifs des campagnes, les budgets et les cibles.
- Agences et trading desks : elles accompagnent les annonceurs dans l’élaboration et le pilotage de leurs stratégies programmatiques. Elles apportent leur expertise métier et technique pour optimiser les performances.
- DSP (Demand Side Platform) : ce sont les plateformes côté annonceur qui permettent de créer et gérer les campagnes, de définir les ciblages et les enchères, et d’accéder aux inventaires publicitaires des éditeurs. Parmi les principales DSP du marché, on trouve Google Display & Video 360, Adobe Advertising Cloud, The Trade Desk, Xandr ou Criteo.
- Ad Exchanges : ces places de marché mettent en relation l’offre (éditeurs) et la demande (annonceurs) de publicité. Elles organisent les enchères en temps réel et facilitent les transactions. Google Ad Exchange est la principale mais on trouve aussi Xandr, Smart Ad Server, PubMatic…
- SSP (Supply Side Platform) : ces plateformes côté éditeur permettent de mettre les inventaires publicitaires à disposition des annonceurs et d’optimiser les ventes via le programmatique. Leurs algorithmes déterminent quel annonceur afficher en fonction du profil de l’internaute et du contexte de navigation. Google Ad Manager est le leader du marché, suivi par AppNexus, Rubicon Project, Index Exchange…
- Éditeurs : ce sont les propriétaires des sites et applications qui monétisent leurs audiences via la publicité. Ils alimentent les places de marché avec leurs inventaires et définissent leurs conditions commerciales (prix planchers, règles de brand safety…). On y trouve des acteurs médias comme Le Monde ou M6 Publicité mais aussi des pure players comme Webedia ou Leboncoin.
- DMP (Data Management Platform) : ces plateformes collectent, trient et analysent les données des annonceurs, éditeurs et partenaires externes pour constituer des segments d’audience qualifiés utilisables en ciblage programmatique. Les principales DMP sont Oracle BlueKai, Adobe Audience Manager, Salesforce Audience Studio…
- Prestataires de vérification : ces acteurs comme IAS, MOAT ou DoubleVerify analysent la qualité des inventaires et des impressions publicitaires pour prévenir la fraude et garantir la brand safety et la visibilité des annonces.
Au centre de cet écosystème, on trouve bien sûr l’internaute, exposé aux publicités pendant sa navigation, dont les données de comportement alimentent tout le système.
Fonctionnement d’une campagne display programmatique
Pour bien comprendre les rouages du display programmatique, rien de tel qu’un exemple concret. Imaginons une campagne lancée par une marque automobile qui souhaite promouvoir un nouveau SUV auprès d’une cible d’hommes CSP+ de 35-55 ans intéressés par les voitures. Voici les différentes étapes du processus :
- Media planning et paramétrage : l’annonceur ou son agence programmatique crée la campagne sur sa DSP en définissant le budget, les objectifs (ventes, trafic, notoriété…), les cibles (démographiques, géographiques, comportementales…), les formats publicitaires, les enchères maximales et les sites affinitaires éligibles ou exclus.
- Mise en compétition : la DSP transmet la campagne à ses Ad Exchanges partenaires, qui confrontent la demande de l’annonceur à l’offre des éditeurs.
- Enchères : lorsqu’un internaute correspondant à la cible arrive sur un site partenaire, l’Ad Exchange organise une enchère en temps réel entre tous les annonceurs intéressés. Chaque DSP analyse le profil de l’internaute, le contexte de navigation et les performances de la campagne pour déterminer le montant optimal à enchérir.
- Affichage : l’annonceur qui propose l’enchère la plus élevée remporte l’impression et sa publicité s’affiche sur la page, sous les yeux de l’internaute. L’éditeur est rémunéré au CPM (coût pour mille impressions).
- Tracking : les interactions de l’utilisateur avec la publicité (affichage, clic, conversion…) sont trackées via un pixel de comptage intégré à la création et remontées à la DSP pour analyse.
- Optimisation : les algorithmes d’optimisation de la DSP analysent en permanence les performances de la campagne pour ajuster les enchères, les ciblages et les créations en fonction des objectifs. De leur côté, les SSP font de même pour optimiser les revenus des éditeurs.
- Reporting : tout au long et à la fin de la campagne, les outils de reporting de la DSP permettent de suivre un grand nombre de KPIs : impressions, reach, taux de clic, taux de conversion, coût par clic, coût par acquisition, viewability… Des insights exploitables pour analyser le ROI de la campagne et en tirer des enseignements.
Les différents modes d’achat programmatique
On a souvent tendance à résumer le programmatique à l’Open Auction et au Real Time Bidding (RTB), le modèle d’enchères en temps réel ouvert à tous les annonceurs. Mais il existe en réalité plusieurs autres modes d’achat selon le degré d’automatisation et de relation avec l’éditeur :
- Open Auction (RTB) : c’est le mode d’achat programmatique le plus automatisé et le plus concurrentiel. Enchères publiques dont les places sont accessibles à tous les annonceurs sans pré-négociation avec l’éditeur. Les enchères se font en temps réel au 2nd prix : l’annonceur paie 0,01€ de plus que le 2ème annonceur. Un modèle idéal pour maximiser la portée à bas coût.
- Private Marketplace (PMP) : ces places de marché privées sont accessibles sur invitation uniquement aux annonceurs sélectionnés par l’éditeur. Les inventaires sont généralement de meilleure qualité et les prix planchers plus élevés. Les deals sont conclus au 1er prix : l’annonceur paie le montant exact de son enchère. Un modèle moins efficace en termes de rendement mais intéressant pour sécuriser des inventaires premium.
- Programmatique garanti (PG) : ce modèle se rapproche d’un achat classique avec un volume d’impressions, un CPM et un ciblage garantis, mais la diffusion reste automatisée via les outils programmatiques. Il permet de combiner la réservation d’espaces avec la flexibilité du programmatique mais nécessite une négociation avec l’éditeur.
- Preferred Deal (PD) : un mix entre les deals PMP et le programmatique garanti. L’éditeur donne un accès prioritaire à certains inventaires à des annonceurs sélectionnés, sans volume garanti. Un bon compromis pour sécuriser des inventaires de qualité sans engagement.
Chaque modèle a ses avantages selon le type de campagne et les besoins des annonceurs. Dans une optique de transparence et de performance, de plus en plus d’acteurs développent également le programmatique en direct, où annonceurs et éditeurs se connectent directement via leur plateforme respective (Direct Bidder, Header Bidding).
Optimisations et clés d’une campagne programmatique réussie
Une campagne de publicité programmatique n’est jamais figée : elle évolue en permanence en fonction des données collectées et des algorithmes d’optimisation. C’est tout l’intérêt du programmatique : permettre un ajustement en continu des paramètres pour maximiser les performances. Voici quelques bonnes pratiques pour tirer le meilleur de vos campagnes programmatiques :
- Définir des objectifs clairs et mesurables : branding, trafic, conversion, fidélisation… chaque objectif implique des KPIs et des stratégies spécifiques. Il est essentiel de bien les formuler en amont et de configurer précisément son tracking.
- Exploiter la richesse des données : le programmatique permet d’exploiter un grand nombre de données pour affiner son ciblage. Pensez à enrichir vos segments avec des données 1st party (CRM, navigation…), 2nd party (partenaires) et 3rd party (data providers) pour gagner en pertinence. Les possibilités de ciblage contextuel (mots-clés, sémantique…) sont aussi très puissantes pour toucher des audiences affinitaires sans utiliser de cookies.
- Adopter une logique de test & learn : une des forces du programmatique est de pouvoir tester facilement de nombreuses combinaisons de ciblages, d’emplacements et de créations. Mettez en place une démarche d’A/B testing pour identifier les leviers les plus performants et réajustez régulièrement votre setup.
- Optimiser avec des règles automatisées : pour gagner en réactivité, pensez à programmer des règles qui ajustent automatiquement les enchères ou les ciblages selon les performances (ex : si le CPA dépasse 50€, baisser l’enchère de 10%). La plupart des DSP proposent des algorithmes d’auto-optimisation qu’il suffit de paramétrer en fonction de ses KPIs.
- Ne pas négliger la création publicitaire : à ciblage et emplacement équivalents, c’est souvent la créa qui fait la différence. Prévoyez plusieurs déclinaisons pour pouvoir tester différents concepts, formats et calls-to-action. L’idéal est d’utiliser des technologies de DCO (Dynamic Creative Optimization) pour générer automatiquement des variations personnalisées selon le profil de l’internaute.
- Suivre et analyser ses performances : le programmatique génère une grande quantité de données exploitables pour optimiser ses campagnes. Mettez en place des reportings réguliers et détaillés, regardez les variations selon les segments, les placements, les formats, les heures et jours de diffusion… C’est en analysant finement ses résultats qu’on trouve de nouveaux leviers de performance.
- Garder le contrôle de sa brand safety : dans un écosystème aussi ouvert et automatisé, les annonceurs doivent être vigilants quant au contexte de diffusion de leurs publicités. Utilisez des outils de vérification et de ciblage pour vous prémunir contre la fraude et vous assurer que vos pubs s’affichent dans des environnements qualitatifs et sûrs pour votre marque.
Potentiels offerts par le display programmatique
Un ciblage haute-précision
L’atout majeur du display programmatique est de pouvoir cibler très finement son audience grâce à la richesse des données disponibles et la puissance des algorithmes. Fini le temps des ciblages basiques type “femme 25-49 ans” : le programmatique ouvre le champ des possibles avec une multitude de critères affinitaires et comportementaux.
On distingue plusieurs grands types de ciblage programmatique :
- Démographique : âge, sexe, CSP, statut marital, revenu… Ces critères déclaratifs proviennent généralement de données CRM ou de partenaires data.
- Géographique : pays, région, ville, code postal… La géolocalisation de l’adresse IP permet de cibler précisément des zones de chalandise.
- Technologique : device (desktop, mobile, tablette), OS (Android, iOS…), navigateur, vitesse de connexion… Des critères utiles pour optimiser l’expérience utilisateur.
- Contextuel : URL, catégorie de site, mots-clés, sémantique… Un ciblage basé sur l’environnement de diffusion des publicités, sans utiliser les données de l’internaute.
- Comportemental : intérêts, intentions, habitudes média et d’achat… Ces data sont inférées à partir de la navigation de l’internaute et de son historique publicitaire.
- Prédictif : grâce au machine learning, il est possible d’anticiper la probabilité qu’un internaute appartienne à une cible ou réalise une action, et d’adapter les enchères en conséquence.
La force du programmatique est de pouvoir combiner tous ces critères pour définir des segments d’audience ultra-qualifiés et personnaliser le message en fonction du profil et du contexte.
Bien exploitées, les données permettent de réduire le gaspillage media et d’augmenter fortement la pertinence et l’efficacité des campagnes display programmatique.
Des formats innovants et engageants
Loin de se limiter à la bannière, le display programmatique propose une grande variété de formats pour capter l’attention des internautes et faire passer son message de façon originale.
Parmi les plus courants, on trouve :
- Les bannières responsive (IAB) qui s’adaptent à la taille de l’écran et à l’environnement éditorial
- Les vidéos out-stream qui s’ouvrent au scroll dans le contenu éditorial
- Les masthead expansibles en haut de page
- Les native ads intégrées au look & feel du site
- Les interstitiels pleine page sur mobile
- Les habillages personnalisés aux couleurs de la marque
Mais le programmatique permet aussi d’aller plus loin avec des formats haute-définition, interactifs et immersifs comme :
- Les vidéos verticales qui captent 100% de l’attention sur mobile
- Les parallax qui créent un effet de profondeur au scroll
- Les carousels pour mettre en avant plusieurs produits
- Les cubes 3D à 360°
- La réalité augmentée et la réalité virtuelle pour une expérience encore plus immersive
Et pour un storytelling percutant, les marques peuvent orchestrer tous ces formats dans un parcours séquentiel qui s’adapte à chaque étape du funnel.
Le programmatique permet une créativité presque infinie pour marquer les esprits et engager les internautes, souvent pour un coût inférieur à celui des opérations spéciales.
La puissance du DCO
Le DCO (Dynamic Creative Optimization) constitue le stade ultime de la personnalisation publicitaire. Cette technologie permet de générer automatiquement et en temps réel des publicités display sur-mesure en fonction du profil de l’internaute et du contexte.
Son principe est de découper la création en plusieurs éléments (background, titre, image, CTA…) pour ensuite les assembler de façon optimale selon des règles et des variantes prédéfinies. Le choix des éléments se fait en combinant données, machine learning et A/B testing pour identifier les combinaisons les plus performantes pour chaque segment.
Les possibilités de personnalisation sont infinies : un homme de 25 ans, habitant à Paris, fan de sneakers, qui consulte une page sur les dernières tendances mode, un mardi soir depuis son smartphone, verra une bannière unique, avec le modèle et le message le plus susceptibles de capter son attention et de le faire cliquer.
Le DCO permet d’aller encore plus loin dans la pertinence du message publicitaire en s’adaptant à l’ultra-granulaire. Mieux, il industrialise la production de créations publicitaires, là où les équipes graphiques passaient un temps considérable à décliner manuellement des variations pour chaque cible.
Résultat : des taux d’engagement 2 à 5 fois supérieurs à ceux des bannières classiques, pour un coût de production optimisé. C’est tout le paradoxe du DCO : proposer une expérience plus personnalisée avec moins d’efforts.
Le retargeting intelligent
L’une des applications les plus efficaces du programmatique est le retargeting, qui consiste à recibler les internautes qui ont déjà interagi avec une marque. En moyenne, un visiteur a besoin de 5 à 7 contacts avec une marque avant d’acheter. Le retargeting permet d’accélérer ce parcours d’achat de façon ultra-personnalisée.
Concrètement, un annonceur va collecter les données de navigation des visiteurs de son site (pages vues, produits consultés, panier abandonné…) grâce à un tag pixels. Ces données sont envoyées à sa DMP qui va les segmenter (ex : visiteurs ayant consulté une catégorie de produit sans acheter) et les transférer à sa DSP. Celle-ci pourra alors recibler ces segments avec des messages adaptés (ex: une réduction sur les produits consultés) sur son réseau d’inventaires publicitaires.
Le retargeting devient encore plus précis quand on y ajoute la publicité dynamique DCO. Celle-ci va automatiquement générer des bannières personnalisées pour chaque internaute en fonction de son historique. Par exemple, un visiteur ayant consulté un blog et une vidéo Youtube sur le Panama pourra être reciblé directement par une agence de voyage avec des bannières personnalisées invitant à partir au Panama.
Les avantages du retargeting programmatique sont nombreux :
- Il touche des internautes déjà familiers avec la marque, donc plus enclins à interagir
- Il délivre des messages ultra-personnalisés et donc plus impactants
- Il accélère les conversions et limite les coûts d’acquisition
- Il permet de générer facilement des variations créatives par profil et contexte
Les performances du retargeting (CTR) sont en moyenne 10 fois supérieures à celles des campagnes classiques. Pas étonnant qu’il soit devenu incontournable dans les stratégies publicitaires, notamment dans le e-commerce et le tourisme. La limite étant de trouver le bon équilibre pour ne pas donner une impression de “stalking” à l’internaute.
Le programmatique au service de la performance
Au-delà de la personnalisation, l’automatisation du media buying apporte une agilité et un contrôle sans précédent pour piloter et optimiser leurs campagnes publicitaires. Avec le programmatique, la performance devient le maître-mot.
Cette recherche de performance s’articule autour de plusieurs piliers :
- Le machine learning : les algorithmes des DSP analysent en temps réel des millions de points de données pour prédire la probabilité qu’un internaute clique ou convertisse, et ajuster automatiquement les enchères en fonction. L’annonceur se contente de renseigner son KPI (CPA, ROI…) et son budget, la machine s’occupe d’optimiser les leviers pour dépenser ce budget le plus efficacement possible.
- Le test & learn : un des grands avantages du programmatique est de pouvoir tester facilement et à grande échelle de multiples combinaisons de ciblage, de placement et de création. En quelques clics, on peut configurer des A/B tests, comparer les performances de plusieurs segments ou variantes créatives, et réallouer les budgets vers les plus performants. De quoi challenger ses intuitions et découvrir de nouveaux leviers.
- L’attribution multi-touch : pour mesurer la performance de leurs campagnes, les publicitaires ne se limitent plus au dernier clic. Ils utilisent des modèles d’attribution plus complexes prenant en compte l’ensemble des points de contact publicitaires d’un internaute avant sa conversion. Ces modèles permettent de valoriser la contribution de chaque levier et d’optimiser la pression publicitaire à chaque étape du parcours client.
- Le frequency capping : pour éviter la lassitude publicitaire, le programmatique permet de limiter précisément le nombre de fois où un même internaute est exposé à une publicité. C’est essentiel pour maximiser l’efficacité des impressions et réduire le gaspillage, notamment sur les campagnes de branding.
Au final, le programmatique transforme la publicité en une mécanique de précision, pilotée par la data et la technologie, pour atteindre la cible au meilleur coût. Une approche qui séduit de plus en plus.
Les nouveaux horizons de la publicité programmatique
L’omnicanalité comme nouveau modèle
Jusqu’ici, le programmatique a principalement été utilisé de façon tactique sur des silos d’inventaires digitaux. Mais avec la multiplication des points de contact et la fragmentation des audiences, les marques réalisent l’importance d’avoir une approche plus unifiée et cohérente de leur communication. L’omnicanalité devient ainsi le nouveau mot d’ordre, et le programmatique en est un des piliers.
Au sens large, l’omnicanalité consiste à orchestrer de façon fluide tous les canaux d’interaction avec le client (media, point de vente, service client…) pour lui offrir une expérience unifiée, quel que soit son parcours. Appliqué à la publicité, ce concept pousse les marques à décloisonner leurs investissements média pour construire des stratégies cross-canal et cross-device.
La publicité programmatique devient alors le nerf de la guerre pour activer de façon coordonnée et optimisée tous les leviers à disposition off et online : display, video, IPTV et Fast TV, audio ou encore DOOH (digital out-of-home), tout en évitant les doublons et la saturation.
C’est tout l’enjeu de l’achat programmatique multicanal : permettre aux annonceurs de piloter leurs campagnes à partir d’un point d’entrée unique connecté à différentes plateformes d’achat media. Les géants du web comme Google ou Amazon l’ont bien compris, eux qui proposent désormais des solutions intégrées combinant inventaires display, vidéo, audio et TV dans des DSP unifiées. Mais des acteurs indépendants comme notre partenaire The Trade Desk misent aussi sur ce modèle pour créer des alternatives plus ouvertes.
Orchestrer l’ensemble de ses leviers media dans une logique consumer centric, voilà la promesse du programmatique omnicanal. Une promesse encore loin d’être une réalité pour beaucoup d’annonceurs, mais qui trace un chemin clair vers un marketing plus efficace et engageant.
IA et machine learning : les nouvelles frontières du programmatique
Depuis son origine, le programmatique repose sur la data et des algorithmes de plus en plus poussés pour automatiser les décisions media et créatives. Avec les progrès spectaculaires de l’intelligence artificielle ces dernières années, la mécanique programmatique passe à la vitesse supérieure.
Le machine learning, les réseaux de neurones et le traitement du langage naturel ouvrent un champ des possibles immense pour optimiser encore plus finement les campagnes publicitaires :
- Optimisation prédictive du reach : les algorithmes analysent une multitude de signaux pour prédire la probabilité qu’un profil soit exposé à une campagne et appartienne à la cible, permettant d’optimiser la couverture (reach) au coût le plus juste.
- Optimisation temps réel de la fréquence : plutôt que de fixer un seuil de répétition maximum pour tous, l’IA ajuste dynamiquement la fréquence optimale par individu et par créa en fonction de son comportement et de ses réponses.
- Modèles d’attribution intelligents : grâce au machine learning, on peut désormais construire des modèles d’attribution dynamiques qui valorisent chaque point de contact en fonction de son impact réel et de sa position dans le parcours client.
- Ciblage lookalike : l’IA est capable d’analyser les caractéristiques d’une audience ayant déjà converti (achat, lead…) pour trouver de nouvelles poches de profils similaires à très fort potentiel.
- Prédiction des conversions : en analysant des centaines de facteurs (profil, comportement, contexte, historique…), les modèles de deep learning peuvent prédire avec une grande précision la probabilité qu’un internaute réalise une action suite à une exposition publicitaire. De quoi adapter ses messages et ses enchères pour maximiser les conversions.
- Optimisation automatique des landing pages : les outils d’A/B testing et de personnalisation on-site deviennent eux aussi plus intelligents pour modifier automatiquement le contenu des landing pages selon le profil de l’internaute et optimiser le taux de conversion.
- Génération automatisée des créations : grâce au traitement du langage naturel et à la vision par ordinateur, l’IA est désormais capable de générer automatiquement du texte et des visuels publicitaires à partir de quelques paramètres. Des plateformes comme Pencil ou Adcreative.ai proposent déjà ce type de service.
- Brand safety : les modèles de machine learning analysent en temps réel le contenu des pages pour détecter les environnements inappropriés (violence, fake news, catastrophes…) et bloquer automatiquement la diffusion des publicités.
Ces cas d’usage ne sont que la partie émergée de l’iceberg. Avec les progrès substantiels de l’intelligence artificielle, chaque jour apporte son lot d’innovations pour créer des expériences publicitaires aussi performantes que mémorables.
Conclusion
Le programmatique a incontestablement amélioré la façon de planifier, d’acheter et d’optimiser les campagnes publicitaires digitales. En quelques années, il est passé d’un sujet technique réservé aux experts à un incontournable des plans média, transverse à tous les secteurs et tous les formats.
En combinant data, algorithmes et automatisation, le display programmatique permet aux annonceurs de diffuser le bon message à la bonne personne au bon moment, à grande échelle et en temps réel. Une équation puissante pour créer de la valeur à tous les niveaux : plus de pertinence pour les consommateurs, plus de performance pour les marques et de meilleurs revenus pour les éditeurs.
Mais le programmatique n’a pas fini de nous surprendre. Il évolue tous les jours, porté par les innovations technologiques (IA, machine learning…), l’ouverture de nouveaux inventaires (DOOH, TV segmentée…) et la quête d’omnicanalité des annonceurs. Les possibilités de ciblage, de personnalisation et d’optimisation n’ont jamais été aussi vastes et ne vont cesser de s’étendre.
Pour autant, la technologie ne fait pas tout. La créativité, la stratégie et l’expérience d’une agence média spécialisée en programmatique restent les clés d’une campagne réussie. La vraie force du programmatique est de libérer du temps jusqu’ici passé sur des tâches opérationnelles répétitives pour le réinvestir dans des activités à plus forte valeur ajoutée, comme un plan média plus exigeant et des achats d’espaces publicitaires plus efficaces au fil des campagnes.
– ADRING